le pain poilane

Le Pain Poîlane

J’ai rencontré ce cher P. dès mes premiers jours à Paris, enfin à Asnière  le même jour où je j’ai découvert LE sac vert :  un cabas en plastique  avec le logo  MICHI (la compagnie du père pour qui je travaille). Accroché au dos de la porte de la cuisine il ets très discret malgré son vert pétardant et pour cause il contient tout ce que la nourrice de la journée rapporte de la boulangerie/patisserie : petit pains briochés, baguette, croissants, pains au chocolat…  il vaut mieux donc  s’il veut garder son butin plus de quelques heures (la maison étant habitée par trois petites filles très gourmandes)  qu’il ne dépasse pas trop de sa cachette.

Tiens tiens enfin le sac à sac ? le sac que toutes les ménagères ont dans leur cuisine ? j’ouvre par curiosité (ne pas oublier le petit bouton pression) je découvre alors les merveilles et devient très hésitante…quand me saute aux yeux : le Pain Poîlane

Taille très grande, couleur subtilement dorée qui vous crie : mangez moi mangez moi

Délicat emballage gravé pain poilane…

ARGH ARGH ARGH là c’est moi entrain de cracher pour la enième fois…berk ce pain…

Mais il est immonde encore pire que le pain bio (bien que j’aime désormais le pain bio) …et je n’avais pas tord c’est encore bien pire : on vous en parle encore plus, il est encore plus cher mais on ne s’y habitue jamais…

Lorsque les parisiens en parlent c’est en lui qualifiant des mots tels qu’authentique, rustique de campagne…

Et comme pour toutes les choses où l’on peut coller cet adjectif il faut que le prix soit « hors  de… »  car la chose deviendrai qu’un truc de province degueulasse pour les payasans…

Mais ils y croient dure comme fer à cette authenticité rustique et s’étonne lorsque je leur dis que leur pain est introuvable à la campagne…(quand eux me croient que nous avons des boulangerie à la campagne)

Et il est tellement « fashion «  ce pain qu’on le retrouve dans les Monoprix ou bien encore la star de notre assiette après avoir commandé : un croque monsieur dans un petit  brasserie de la capitale

N’en pouvant plus de cette tromperie aidée par mon instinct feminin ou plus tot de provinciale qu’on « n’entube pas comme ça «  je googelise et tombe sur le site officiel : origine de la bestiole : 8 rue du cherche midi 1932

Je n’étais pas loin quand je disais qu’ il semblait lui manquer un ingrédient et qu’il devait être un pain de « temps de guerre ».

Puisque c’est bien un pain noir…et le pain noir est bien un souvenir douloureux comestible (enfin si on peut dire  ) des années tickets de rationnement.

Voilà d’où vient le « rétro innovation »  un joli nom pour une future boutique, pub, bar show room dans le marai où un de ces quartiers bobo qui poussent comme des champignons à paris intra muros..